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Kingdoms 7946:Le Château du Roi

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https://www.asso.fanabriques.fr/articles.php?id=0987b8b338d6c90bbedd8631bc499221

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(Fig 1)

Faire du neuf avec du vieux n’est pas chose facile. Lorsque LEGO a commercialisé une ligne de produits inspirés par une période historique, c’est le Moyen Age qui s’est imposé le premier : en 1978 est notamment commercialisé le légendaire Château jaune n°375 avec 15 minifigures (Fig. 2 : notez qu’il faut aujourd’hui viser l’onéreux UCS pour espérer mettre la main sur un nombre équivalent de personnages). Or, lorsque la ligne de produits Kingdoms apparait en 2010, l’objectif affiché est de faire du neuf avec du vieux. C’est un peu aussi ce que je fais à travers cette review : il s’agit en fait de la version 2.0 d’une première réflexion que j’ai eu il y a quelques temps déjà. Alors, LEGO a-t-il su faire renaître l’esprit des premiers chevaliers de la brique ?

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(Fig 2)

A l’époque, pour répondre à cette question, je m’étais largement inspiré des canons proposés par les reviewers officiels de LEG…  pardon, la communauté indépendante Eurobricks. J’avais alors adopté le plan suivant : le packaging et son contenu, la jouabilité, le design, la construction, les minifigures et le prix, avant de donner mon avis en conclusion.

Le packaging et son contenu

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(Fig 3)

La conception de la boîte est efficace (Fig. 3) : en effet, le visuel est très avenant, l'angle de vue proposé sur la face donne l'impression d'un château à l'architecture soignée, tandis que le revers met davantage l'accent sur la jouabilité du set, notamment via l'aspect modulaire des différentes sections du château. C’est d’ailleurs tellement efficace qu’on oublie presque la tentative (malhonnête ?) du photographe pour donner de la profondeur au château (Fig. 4) : notez bien le mur de droite, volontairement placé en diagonale pour occuper plus d’espace.

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(Fig 4)

Si la numérotation des sachets est devenue aujourd’hui assez banale, j’ai le souvenir qu’à l’époque j’avais beaucoup apprécié cet effort pour rendre la construction plus accessible aux plus jeunes (et moins patients) d’entre nous. L’inventaire des pièces donne un avant-goût du travail de rénovation entrepris par les équipes de Billund (Fig. 5) : les traditionnelles sections de murs n'ont plus la même structure (désormais répartie sur 4 tenons alignés), de même pour les sections qui forment un coin. Ainsi allégées, ces pièces d'architectures sont bien plus économiques : moins de plastique ABS est perdu dans les recoins et les pièces autrefois nécessaires à la jonction des murs ont été supprimées pour une répercussion immédiate sur les coûts de production mais aussi sur le nombre de pièces supplémentaires qu'il est alors possible d'allouer pour l'embellissement du set (933 en tout).

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(Fig 5)

La jouabilité

L'atout principal du set est son aspect modulaire permettant de réordonner selon ses préférences les éléments d’architecture du château : portes, murs, tours. Il est donc possible de garder la configuration carrée ou d'aligner les éléments en une seule façade, donnant ainsi l'illusion d'être dans le château : cette capacité d’immersion que peut développer un enfant de 7 ans, s'imaginant derrière les murailles, est bien exploitée ici. L'expérience avait d’ailleurs déjà été tentée en 1997 avec le set n°6097 Count Batlords Kingdom (Fig. 6 et 7). Enfin, si les défenseurs sont en bon nombre (4 chevaliers, 1 roi et son cheval) le nombre d'assaillant et quant à lui ridicule : à peine trois. C’est un frein considérable à la jouabilité du set : un complément de minifigures (et d'armes de siège) s'avère nécessaire pour mener une véritable bataille épique.

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(Fig 6)

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(Fig 7)

Design

D’un point de vue esthétique, il s'agit d'un set très abouti. En effet, il ressort des différentes sections modulaires une impression de relief par l'association de trois couleurs dominantes (rouge, gris clair et foncé – n’attendez pas de moi que je fasse l’éloge de la novlangue subtile de l’AFOL, à grands coups de Dark Grey et autres anglicismes). Le point fort du design de ce set réside essentiellement dans le recyclage d’anciennes techniques de constructions : pour s’en convaincre, il suffit de comparer le set aux n°6090 Royal Knight's Castle et n°6080 King's Castle (Fig. 8 et 9). En effet, hormis les couleurs, l’aspect irrégulier des murs et les pièces uniques (comme la herse), notez comme la structure de la porte principale s’en inspire, notamment dans son aspect frontal, avec par exemple un lot de haches entrecroisées aux côtés d’armoiries.

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(Fig 8)

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(Fig 9)

Construction

En dépit de quelques faiblesses structurelles (le modulaire c’est pratique, surtout au démontage, mais ça tient quand même moins bien en place que sur une base solide), le château est à l’épreuve des mains les moins délicates. La division en sachets numérotés et la présence de 3 plans successifs offrent la possibilité de construire à son rythme, facilitant ainsi le travail des plus jeunes. Enfin les sections de murs identiques à construire en plusieurs exemplaires n'ont rien de complexe (à défaut d’être passionnantes) : attention toutefois à la pose des autocollants dont je ne suis pas amateur, notamment en l'absence d’exemplaires en surplus.

Minifigures

Abstraction faite du nombre réduit d'assaillants (mais certainement les trois meilleurs dira-t-on), la sérigraphie demeure de très bonne facture. En effet, les personnages sont colorés, très détaillés (aussi bien au niveau du torse que des visages, bien plus expressifs que jadis), et fournis avec un lot d'accessoires intéressants (armes, pièces d'armure, boucliers et cape pour le roi). Désormais, avec un peu de recul, je m’aperçois de l’opportunité qu’offrent les sachets de minifigures, certes commercialisés à des prix indécents, mais qui permettent à quelqu’un à force de tâtonnements de se constituer une petite armée sans passer par Bricklink.

Prix

Le prix est relativement honnête puisqu'il s'agit d'un set majeur dans la ligne de produits Kingdoms. Ainsi, pour 100€ (enfin, 99,99€) le set propose un nombre presque raisonnable de minifigures sans compter qu'il est toujours possible de greffer de nouveaux éléments modulaires, officiels ou MOC (je pense notamment au très réussi n°10223 : La Joute royale ; Fig. 10).

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(Fig 10)

Mon avis

Sans surprise (après tout il s'agissait de ma première review, j'ai donc délibérément choisi un set qui me tenait à cœur) le n°7946 : Le Château du Roi renoue très bien avec l’esprit des premiers chevaliers de la brique. C’est un collector à la hauteur de ses prédécesseurs et inégalé par son successeur Castle, mais ça, c’est l’affaire d’une autre review.

Invité

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